Pourquoi les agriculteurs devraient-ils utiliser une bonne rotation des cultures ?
Le fait de semer une culture différente change le moment où vous le faites. Vos pratiques de gestion de cette culture diffèrent elles aussi. Donc, pour un champ donné, le passage d’une culture à une autre modifie l'environnement pour ces parasites. Par exemple, vous semez peut-être plus tard. Vous avez plus de possibilités d'utiliser un herbicide de présemis à un moment différent, lorsque davantage de mauvaises herbes ont levé. À ce moment-là, vous en supprimez plus à une période où elles sont très sensibles.
Ou peut-être cultivez-vous quelque chose comme du blé d'automne où vous changez vos pratiques et semez à l'automne. Dans ce cas, vous avez une culture compétitive au début du printemps. Sa concurrence éliminera certains de vos problèmes de mauvaises herbes. Ainsi, la pression des mauvaises herbes diminue. Cela s’ajoute à votre programme de gestion des mauvaises herbes. La compétitivité de la culture, le moment de la levée, la densité du couvert, tous ces éléments contribuent à la lutte contre les mauvaises herbes.
Présentement, est-ce vraiment possible pour les agriculteurs de suivre les rotations de cultures recommandées ?
Évidemment, plus la rotation des cultures est longue, mieux c'est. Toutefois, nous sommes conscients que les producteurs agricoles canadiens gèrent une entreprise. Souvent, cela leur impose de faire des choix difficiles qui ne correspondent pas toujours aux rotations de cultures idéales. C’est donc d'autant plus important que les agriculteurs mélangent et fassent la rotation des herbicides d’une saison de culture à l’autre. C’est particulièrement important dans le cas de rotations plus serrées du canola. Il faut changer de groupes de tolérance à l’herbicide afin qu’ils soient plus éloignés les uns des autres. Bien entendu, la gestion des maladies devient également une question plus importante lorsque le canola est cultivé plus d'une fois en quatre ans.
En matière de mélange et de rotation des herbicides, quels conseils donneriez-vous aux agriculteurs qui en font l’expérience pour la première fois ?
Je leur suggérerais de commencer à un niveau élevé de leurs rotations de cultures. La question à se poser est : « mes rotations de cultures me donnent-elles la possibilité de maximiser mes options de gestion ? » Ensuite, pensez aux pratiques de gestion qui pourraient être différentes ou identiques entre les cultures que vous semez et essayez de les changer chaque fois que cela est possible. De plus, vous devriez également effectuer un traitement de présemis avant toutes vos cultures afin de lutter contre la première poussée de mauvaises herbes et donner à votre culture le meilleur départ possible. Enfin, assurez-vous que vous utilisez un herbicide de présemis à multiples modes d’action. De nombreux agriculteurs utilisent encore le glyphosate pur en présemis.